Théâtre du Grütli

Des Femmes qui tombent

de Pierre Desproges / Cie un Air de Rien

12.02 24.02 2013

Dans un ordre approximatif, Pierre Desproges aura moqué l’endive, vilipendé la métastase et conchié Francis Lalanne. L’humoriste et fils (très) spirituel de Vialatte a également commis un unique roman. Des femmes qui tombent, publié en 1985, regorge de bons mots et de cadavres. Des cadavres de femmes uniquement, n’en déplaise aux féministes et aux bons esprits. Desproges ne faisait pas dans la bonne conscience : la sienne était trop aigüe pour se contenter des mots d’ordre en vogue et des certitudes qui tiennent lieu de ligne de vie. «Celui qui a agité les idées bien-pensantes, outrepassé les aprioris politiques manichéens a aussi inventé un style littéraire unique, avec sa grammaire, son rythme, ses mots», constate ainsi Sandra Gaudin qui a donc décidé de porter à la scène la prose récalcitrante et formidablement drôle du défunt. On est donc ravi de suivre le docteur Jacques Rouchon – «alcoolique jusqu’au fond de l’œil, il noyait dans le Picon-bière l’insupportable et tranquille certitude qu’il avait de l’inopportunité de la vie en général et de la sienne en particulier» - dans son enquête au fin fond de la France rurale et néanmoins exotique. Quant au dernier mot, on le laisse volontiers à Pierre Desproges lui-même qui, à propos de son roman, affirmait : «Le lecteur aura compris que ce livre, Des femmes qui tombent, est en réalité un humble mais profond hommage rendu à Homère et à sa cécité». Amen !


Pierre Desproges naît à Pantin en 1939. «J’en ris encore», assurera-t-il toute sa vie. Laquelle, bien que relativement courte, lui permettra de vendre des assurances, d’enquêter pour un institut de sondage, de rédiger quelques romans-photos et d’apprécier les bonnes bouteilles. Devenu journaliste à L’Aurore, où il excelle dans la courte désopilante, il gagne en notoriété grâce à Jacques Martin et à son émission Le petit rapporteur. Son interview de Françoise Sagan deviendra un classique. Il apparaîtra ensuite sur les ondes de France-Inter dans Le tribunal des flagrants délires puis à Lourdes aux côtés de Bernadette Soubirou dont il se gaussera, dévoilant une âme de mécréant. En 1986, sur les conseils de son ami Guy Bedos, Pierre Desproges «se donne en spectacle» au Théâtre Grévin. Il remonte sur scène un an plus tard avant d’être emporté par un cancer en 1988.


Tous les soirs à 20h, dimanche à 18h. Relâche le lundi.

Ce spectacle a lieu dans Petite salle (2ème étage). Durée : 1h30. Age suggéré : 14 ans


Par la Cie Un Air de Rien Mise en scène Sandra Gaudin Scénographie Yves Christinet Vidéo Francesco Cesalli Création lumières Mattias Bovard
Son et musique  Fred Morier Régie générale Frédérique Jarabo
Costumes Olivier Falconnier
Coiffures et perruques Olivier Schawalder Maquillage Sonia Geneux
Jeu Hélène Cattin, Céline Goormaghtigh, Anne-Catherine Savoy, Christian Scheidt, François Karlen

Co-production Théâtre du Grütli, Espace Nuithonie et la Cie Un Air de Rien. Avec le soutien de Corodis. 


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