Théâtre du Grütli

Le Gardien

de Harold Pinter

16.10 04.11 2012

Un huis clos. Pas de doute, nous sommes chez Harold Pinter. L’individu s’y contracte, laisse surgir l’essentiel dans un espace qui agit comme un révélateur de l’inconscient. Là, ils sont trois. Aston, la trentaine, son jeune frère Mick, et Davies, un vieil SDF que le premier a sauvé d’une agression. Les deux frères proposent un poste de gardien dans leur maison à Davies, qui se montre tout à la fois hâbleur, minable, raciste et pathétique. Un corps étranger qui finira par être exclu de l’étrange association que forment Aston et Mick. On est chez Pinter, oui, mais la silhouette de Kafka se détache sur chaque mur et avec elle la part insolite et cruelle du propos. Au-delà, c’est bien de notre époque dont il est question, avec sa précarisation des plus faibles, sa crise du logement, sa violence banale et quotidienne. Marie-Christine Epiney, qui signe la mise en scène, s’est entourée d’un magnifique trio de comédiens : Jacques Probst, Mathieu Delmonte et Frédéric Landenberg. En guise de fil rouge de la pièce, elle s’interroge sur l’absence de femmes. «Tout ce qui pourrait relever du hasard des rencontres prend une toute autre tournure à la lumière du lien possible entre la mère et l’épouse», constate-t-elle. Derrière le gardien, faut-il chercher celles qui agitent le trousseau ?


Harold Pinter, d’origine russe et fils d’un tailleur juif, est né le 10 octobre 1930 à Hackney, un quartier populaire situé à l’est de Lonxdres. Il étudie dans une école de théâtre et écrit à 27 ans La Chambre puis Le Monte-plats et L’Anniversaire. Le Gardien, écrit en 1959 et créé à Londres en 1960, est son premier grand succès. Il sera adapté pour le cinéma en 1963. Ecrivain, dramaturge, scénariste, metteur en scène et acteur, Harold Pinter était également engagé politiquement. Lors de son discours de remise du Prix Nobel de littérature en 2005, il fustigea les politiques étrangères américaine sous les présidences de Ronald Reagan et Georges Bush ainsi que britanniques des Premiers ministres Margaret Thatcher et Tony Blair. Il est mort d’un cancer de l’œsophage le 25 décembre 2008 à Londres.


Tous les soirs à 20h, dimanche à 18h. Relâche le lundi.

Ce spectacle a lieu dans la Petite salle (2ème étage). Durée environ 2h40 avec entracte


Mise en scène Marie-Christine Epiney
Traduction Philippe Djian
Dramaturgie Marco Sabbatini
Assistanat Stéphanie Günther
Scénographie et éclairage Jonathan O’Hear
Costumes Mireille Dessingy
Musique Michel Wintsch
Maquillage et coiffures Katrin Zingg
Photos Philippe Christin
Avec Jacques Probst (Davies), Mathieu Delmonte (Aston), Frédéric Landenberg (Mick)

Coproduction Théâtre du Grütli et Théâtre Navevà. 

Rencontre autour de HAROLD PINTER, Jeudi 25 octobre 2012 à 18h30, petite salle, 2ème étage.

Intervenants : Philippe Djian, auteur et traducteur de Harold Pinter - Brigitte Gauthier, professeur à l'Université d'Evry, histoirienne de théâtre et cinéma - Marco Sabbatini, dramaturge et chargé de cours à l'Université de Genève - Marie-Christine Epiney, metteur en scène - Médiateur : Olivier Francey, journaliste à La Tribune de Genève


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