Théâtre du Grütli

Pas grand-chose plutôt que rien

De Joël Maillard

07.05 17.05 2015

Les restes d’une radio-télévision fantasmée, trans-temporelle, poétique, contemplative, minimaliste, voire éteinte. On pourrait aussi dire de Pas grand-chose plutôt que rien que c’est une réunion. Une assemblée réunie dans un espace  et un temps donnés. Soit des spectateurs, assis autour d’une  table, et un compte à rebours. En face de vous, quelqu’un vous regarde, ou alors regarde l’écran qui est dans votre dos (vous avez déjà vécu ça). On aurait peut-être pu commencer par dire que c’est une expérience de décisions collectives. La pièce, par moments, est participative. L’assemblée choisit des images et des sons au cours de processus plus ou moins démocratiques. Ajoutons que votre participation ne consiste qu’à appuyer  (ou ne pas appuyer) de temps à autre sur une touche. Vous pourriez alors objecter qu’appuyer de temps à autre sur une touche, ce n’est vraiment pas grand-chose. On vous répondrait que c’est précisément l’accumulation de ces pas grand-chose qui fait la pièce, ce qui n’est pas tout-à-fait rien. 


Né en 1978, Joël Maillard s'était initialement destiné à la boulangerie avant de bifurquer vers la scène : inscrit au Conservatoire de Lausanne, il en est ressorti avec un diplôme en 2004. Depuis, il promène sa mine inquiète sur les scènes romandes où on l'a vu jouer pour Denis Maillefer, Guillaume Béguin ou encore Andrea Novicov. En parallèle, il se livre à l'écriture en autodidacte. En 2010, il fonde SNAUT – entité fictive - qui comprend Rien voir, pièce sonore à écouter couché seul dans le noir (2012); Les mots du titre, performance photographique ; Ne plus rien dire, monologue pour un cercle de parole  ; Rien à faire, slogans à lire autour d'une table (2013), esquisse de ce qui deviendra Pas grand-chose plutôt que rien.

Lettre d'intention

Joël Maillard, il est arrivé, on a cru que la police le recherchait. Il y avait de l'inquiétude jusque dans sa manière de saisir une tasse et de la porter à ses lèvres. D'ailleurs, il n'a pas pris de café : simplement de l'eau. C'est un détail mais il a son importance. Ensuite, Joël Maillard nous a parlé de son projet. Une table, des chaises, des écrans, des boutons, un choix à faire. Ou pas. Pas de choix, c'est bien aussi, cela évite de renoncer. La vérité, c'est que, dans un premier temps, nous n'avons rien compris. Nous savions juste que Joël Maillard avait déjà commis des spectacles intrigants, ludiques et subtils, et qu'il n'était pas du genre à se reposer sur ses lauriers. Il y a chez lui une volonté farouche d'aller de l'avant, de franchir des obstacles qu'il a lui-même édifiés, de soulever le voile du silence pour voir ce qui se cache derrière. Un artiste qui baptise ses spectacles « Rien dire », « Ne plus rien dire » ou encore « Rien à faire », c'est quelqu'un qui, a priori, sait aller à l'essentiel. Et qui procède par ordre. Ainsi, après le « rien », Joël Maillard expérimente le « pas grand chose ».  Ce n'est pas rien. « Pas grand chose plutôt que rien », voilà qui en dit long sur ses intentions. Qui sont les meilleures du monde. Du moins nous l'espérons. En attendant, le théâtre du Grütli se réjouit d'accueillir le travail de ce singulier garçon qui a baptisé sa compagnie SNAUT parce que cela « ne veut rien dire ». Ce qui témoigne, au minimum, d'une belle cohérence. 


L'équipe du théâtre


Tous les soirs à 20h, dimanche à 18h.
Durée du spectacle 90 minutes (environ)

Ce spectacle a lieu dans la Petite salle (2ème étage)


Les amarrages

> mardi 12 mai après la répresentation 
Décision et émotion : amies ou ennemies ?
Rencontre avec Delphine Warrot, neuroscientifique au Centre Interfacultaire en science affectives et Joel Maillard, metteur en scène.

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Texte et mise en scène Joël Maillard Collaboration artistique Zofia Klyta-Lacombe Conception informatique et électronique Michael Egger
Vidéo Alexandre Morel, Aline Suter Scénographie Sarah André Son Thierry Simonot Lumières Sandra Romanelli

Photographies Bertrand Cottet,David Gagnebin-de Bons, Pénélope Henriod, Sophie Huguenot, Jean-Charles Massera, Jeanne Quattropani, David Wagnières

Production Jeanne Quattropani Voix Charlotte Dumartheray, Adrian Filip, Joëlle Fontannaz, Jean-Louis Johannides

© Credit photo SNAUT, Jeanne Quattropani

Création.
Co-production SNAUT Coproduction: 
Théâtre du Grütli (Genève), Arsenic-centre d'art scénique contemporain (Lausanne), PRAIRIE - modèle de coproduction du Pour-cent culturel Migros en faveur des compagnies théâtrales innovantes suisses.
Avec le soutien de la Ville de Lausanne, Canton de VaudPro HelvetiaLoterie Romande (Vaud), Fondation Nestlé pour l'Art, Schweizerische Interpretenstiftung (SIS), du Pour-cent culturel Migros Vaud et du Fonds d'encouragement à l'emploi des intermittents genevois (FEEIG).
Projet développé avec l’aide précieuse de Jean-Charles Massera, dans le cadre de TEXTES-en-SCÈNES 2012, une action de la Société Suisse des Auteurs (SSA), de Pro Helvetia, du Pour-cent culturel Migros et de l’association Autrices et Auteurs de Suisse (AdS).

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