Théâtre du Grütli

Sainte Jeanne des Abattoirs

de Bertolt Brecht

15.01 03.02 2013

La tête d’un homme vaut moins que son chapeau. Il est terrible le constat de l’homme qui possède. C’est celui que dresse Pierpont Mauler, roi de la viande à Chicago et puissant spéculateur qui, pour écraser ses adversaires, n’hésite pas à entraîner des milliers d’ouvriers dans la misère. Face à ce seigneur des abattoirs va se dresser Jeanne Dark, sainte moderne dévouée aux Chapeaux Noirs, un groupe caritatif religieux. Contre toute conception rationnelle, dans un monde où règne l’aliénation, Jeanne s’emploie à réhabiliter l’humain en invoquant des valeurs quasi-féodales. Son combat se soldera par un échec. De cette farce politique qui fourmille de situations rocambolesques et de coups de théâtre, Didier Carrier tire une comédie épique rythmée par un trio de musiciens. Brecht est un moqueur : il se raille des travers de l’homme contemporain et n’a pas peur des coups de pied au cul d’Arlequin à Pantalon et des coups de bâtons au gendarme. Sa pièce est une œuvre de laboratoire qui examine au plus près la peur de l’homme soumis à un monde en convulsions. Entre farce sur les rouages du capitalisme et tragédie sauvage, elle met en lumière l’opposition qui existe en chaque homme, entre «son âme noble et son âme vile». «Gardez-les toutes deux !», conclut Brecht.


Bertolt Brecht, né en 1898, dramaturge allemand d’avant-garde et adversaire du nazisme, s’exile en Europe, puis aux États-Unis comme tant d’autres opposants. Accusé d’ «activités anti-américaines» durant le maccarthysme, il retourne à Berlin-Est et devient directeur du Berliner Ensemble. Il décède peu de temps après, en 1956. D’obédience marxiste, son théâtre ne cesse de stigmatiser la déshumanisation du monde capitaliste dont une des formes est la dictature fasciste. Publiée en 1932, Sainte Jeanne des Abattoirs n’a jamais été représentée du vivant de Brecht : la pièce est créée à Hambourg en 1959. Inspiré par Schiller et d’autres classiques, le dramaturge écrit cette œuvre en vers afin de mieux parodier la crise économique qui sévit en Allemagne : à Berlin, un ouvrier sur trois est alors au chômage.


Mardi, jeudi et samedi à 19h, mercredi et vendredi à 20h, dimanche à 18h. Relâche le lundi.

Ce spectacle a lieu dans la Grande salle (sous-sol). Durée 2h30.


Mise en scène Didier Carrier 
Assistante à la mise en scène Bénédicte Bosc 
Création des lumières Danielle Milovic 
Costumes Odrée Chaminade 
Scénographie Florence Magni 
Musiciens Marc Berman, Alexandra Tundo, Benjamin Vicq
Avec Nathalie Boulin, Jean-Pierre Gos, Jef Saintmartin, Isabelle Bosson, Fanny Brunet, Maud Faucherre, Jean-Luc Borgeat, Didier Carrier
Chargée de production Claudine Corbaz 

Production Théâtre du Grütli


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