Le baiser et la morsure / opus 2
La longueur moyenne des énoncés - Compagnie de nuit comme de jour
On dirait que tout cela a commencé dans une cage, du côté de La Chaux-de-Fonds, et que cela se poursuit sur une scène. On dirait qu’il y avait naguère les grands singes et que les hommes sont arrivés et avec eux cette capacité à faire usage des mots et à inventer des phrases. On dirait enfin que l’intrigant projet de la Compagnie de nuit comme de jour, baptisé Le baiser et la morsure, cherche à théâtraliser la limite entre l’homme et l’animal, ce lieu où vient poindre le langage articulé, lequel nous sert non seulement à communiquer mais également à raisonner, à décrire le monde et à le créer. Ou peut-être, après tout, que l’on ne dirait rien. Puisque La longueur moyenne des énoncés – nouvel opus du projet – consiste justement à exprimer le fait qu’il est impossible ou illusoire de réellement parler avec les mots. Il s’agit bien, oui, de transformer peu à peu les mots en courants d’air ou en coquilles vides ne renvoyant plus à une réalité concrète, jusqu’à ce qu’eux-mêmes finissent par disparaître. Cette création originale s’appuie sur différents textes théâtraux ou non théâtraux, sur des écrits d’éthologues, d’historiens et de linguistes, mais essentiellement comme point de départ, dont il ne restera peut-être rien au final. Allons voir du côté du silence si nous n’y sommes pas.
La Compagnie de nuit comme de jour (dirigée par Guillaume Béguin depuis sa fondation en 2006) s’intéresse aux écritures contemporaines et à un théâtre de recherche : un théâtre «de l’expérience» qui ne peut s’exprimer par une forme conventionnelle ou prémâchée et ne trouve son sens et son accomplissement qu’au travers du partage avec le public. Les formes théâtrales explorées par la compagnie de nuit comme de jour interrogent les limites de la perception du spectateur (Matin et soir, Suicide), brouillent parfois les codes de la représentation (Autoportrait) ou mêlent volontairement différents modes de narration ou styles de jeu (Matin et soir, En même temps, La Ville). Les textes choisis ont pour thème commun celui de l’identité de l’individu, de la perte de ses repères, voire de sa propre disparition, dilution ou éparpillement.
Mardi, jeudi et samedi à 19h, mercredi et vendredi à 20h, dimanche à 18h. Relâche le lundi.
Ce spectacle a lieu dans Grande salle (sous-sol)
conception et mise en scène Guillaume Béguin avec l’équipe artistique
dramaturgie Nicole Borgeat
interprétation Piera Honegger Joël Maillard Pierre Mailler Matteo Zimmermann
scénographie Sylvie Kleiber costumes Karine Dubois
masques Cécile Kretschmar assistée de Sarah Dureuil
lumière Luc Gendroz musique, son et régie son David Scrufari
réalisation du décor antidote-design (image), Gilles Béguin (construction), Maxime Fontannaz
direction technique Maxime Fontannaz régie lumière Leo Garcia
maquillage Sorana Dumitru confection vestes Guy Savoy
training acteurs Maira Bliggenstorfer photos Steeve Iuncker Vidéo Vidéocraft
production déléguée Laure Chapel – Pâquis Productions diffusion Delphine Prouteau
Production Compagnie de nuit comme de jour Coproduction Arsenic, Lausanne, Théâtre du Grütli, Genève Production déléguée Laure Chapel, Pâquis Productions.
Le baiser et la morsure a été initié dans le cadre des projets de recherche de la Manufacture - Haute école de théâtre de Suisse romande.